lundi 5 avril 2010

J’ai fêté la lune …

Après un bref – trop bref – passage à Delhi dans ma maison du bonheur, me voici foulant pour la seconde fois le sol thaïlandais. Bangkok et ses taxis multicolores, Chumphon et son port d’embarcation qui sent déjà bon le sable blanc… je commence à connaître la chanson. Après la traversée des flots, c’est l’arrivée à Kho Phangan, petite île paradisiaque qui cumule les bons points : jungle au centre, plages de sable fin autour …
Histoire de ne pas faire simple quand on peut faire compliqué, j’ai donné rendez-vous à Maxime et Abder (en vacances dans les parages pendant quelques semaines) en plein cœur de la jungle. Une petite guest house comme on n’en fait plus, grande mezzanine en bois surplombant la végétation, piscines naturelles remplies au gré des pluies et bungalows perchés sur des rochers défaillants. Le Paradis au milieu de nulle part, ça se mérite. Et le chemin pour y parvenir est rude, surtout quand on a plus de 20 kilos sur le dos, qu’il fait un soleil de plomb et préfère user ses jambes que les roues d’un scooter. Le chauffeur de taxi me lâche au bord de la ‘main road’ sous le regard effaré des autres passagers qui, eux, ont eu la bonne ( ?) idée de se rendre dans des coins nettement plus animés. Avant de regrimper dans son véhicule, il m’indique un chemin de terre qui s’enfonce dans la brousse. ‘Tout droit’, il me dit. Ok. De toute façon, ai-je le choix ?
Pas sportive pour un sou et déjà dégoulinante d’une sueur aussi sexy que celle d’un buffle piquant un sprint en plein désert, je me prépare à affronter la première montée. Quelques mètres de chemin terreux en pente raide, ce n’est pas grand-chose comparé à la limonade-bien-fraîche-avec-vue-sur-les-cocotiers qui m’attend derrière, me répète une petite voix dans ma tête (pas très convaincue, la petite voix). Mais ce que je ne sais pas encore, c’est que derrière la petite pente raide m’attend une autre pente raide. Un peu plus raide. Et encore une autre. Et plus le chemin avance, plus mon désarroi grandit. Autour de moi grondent les bruissements de la jungle… qui n’ont rien de rassurant. Pourvu qu’il n’y ait pas de lion je me dis en serrant bien fort un petit caillou de fortune dans ma main poisseuse. Bien sûr, il n’y a pas de lion. Mais mon imagination court, court. Après 30 minutes de ce rythme, plus proche de la déshydratation que de l’extase et ne voyant toujours pas poindre le Paradis à l’horizon, j’en viens presque à me demander si le chauffeur de taxi et ses autres passagers n’ont pas comploté derrière mon dos et tiré à la courte paille pour savoir lequel d’entre nous serait donné en pâture à la jungle en demande de chair fraîche…. Pardonnez les divagations d’une pauvre âme assoiffée et courbaturée !
Je vais arrêter là le récit détaillé de mon chemin de croix puisqu’enfin le voici, le Paradis. On ne m’a pas menti, il existe, et c’est escortée par un troupeau de chiens (même plus peur !) que je monte triomphante les quelques marches qui me séparent encore de ma limonade-bien-fraîche-avec-vue-sur-les-cocotiers. Même pas impressionnés (ils en ont vu d’autres !) les propriétaires de l’hôtel me proposent un bungalow et une table à l’ombre (j’ai le choix : je suis Seule. Seule !).
A la nuit tombée, mes compagnons de voyage débarquent enfin. Je m’en veux déjà de leur avoir fait parcourir tout ce chemin pour venir me rejoindre, et de nuit en plus. Mais (heureusement pour eux, pas de chance pour moi) j’apprends qu’il y avait un autre chemin, que le taxi aurait pu emprunter et qui m’aurait laissé à 5 minutes seulement de la guest house. Bon à savoir pour les prochaines fois et au moins, j’aurai eu droit à ma petite balade de santé dans les montagnes russes de la jungle thaïlandaise (l’art de relativiser…).
Petite illustration, la jungle en images et en couleurs :





Trois jours et trois nuits plus tard, nous voici fin prêts pour la Full Moon Party. A l’origine, une simple réunion entre amis à l’occasion d’un anniversaire, et dont le succès a imposé le renouvellement de la fête, jusqu’à ce qu’elle devienne un événement d’une ampleur hallucinante : de 10 000 à 30 000 personnes se réunissent à chaque pleine lune sur la célèbre plage de Haad Rin, au sud de l’île, et dansent à en perdre le souffle jusqu’aux premières lueurs du soleil. Impressionnant à voir, même si je ne m’y sens pas chez moi. Trop de monde, trop de sueur, trop de tout. A peine une heure après que nous soyons arrivés, je tombe sur un jeune groupe qui sort des flots une petite blonde inanimée. C’est mon premier coma éthylique de la soirée, mais ça ne sera pas le dernier. Partout, des bras qui brassent l’air, des jambes qui se déchainent dans le sable blanc, des tongs abandonnées, des giclées de feu dans le ciel, des corps, des corps…
Vers 3h du matin, après avoir arpenté la plage de long en large et perdu mes compagnons de jeux, je rends les armes. Un taxi me reconduit dans ma guest-house, petit havre de paix à l’autre bout de l’île. Full Moon Party … formidable ou terrifiante ? C’est une question de point de vue. A voir? Certainement. A refaire? Pas en ce qui me concerne.

2 commentaires:

  1. trop drole !!!!!. je sais comment tu fais mais on s'y croit vraiment et en plus on n'a pas envie que ca s'arrete!! vivement la suite de tes aventures palpitantes!

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  2. en fait j'ai voulu dire: je sais PAS comment tu fais ...........

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