mercredi 30 décembre 2009

THAILANDE !

31 décembre. Une nouvelle année se profile à l’horizon. Et c’est à Bangkok qu’aura lieu pour moi la Fiesta !
Je fête aujourd’hui mes 18 jours en Thaïlande. C’est peu, et le temps passe vite. Je ne vais pas trop blablater sur le sujet de mes vacances… Simplement, en cadeau de bonne année, voici quelques photos (et commentaires associés) ! Certains d’entre vous se sont déjà certainement baladés dans les trains et sur les plages thaïlandaises… souvenirs, souvenirs ! Et pour les autres > peut être que ça vous donnera envie !

15 décembre – Arrivée à Bangkok

Taxi climatisé. Belles et grandes routes goudronnées. Aucune vache à l’horizon. Il est 6h du matin et la ville respire encore le calme. C’est certain, Delhi est loin !




Bonne adresse pour les futurs voyageurs > La MOM Guest House, sur Khaosarn Road. Chambres clean et pas trop cher. Légèrement en retrait de l’effervescence de la rue en elle-même, qui offre pléthore de bars, de musique et de couleurs… Jour & Nuit !
Premier soir – Je suis seule mais ne vais pas me laisser démonter. Courage ! Je m’installe seule à une petite table et essaie de capter quelques sourires. Je ne reste pas seule longtemps. Une demi-heure plus tard, il y a à ma table deux irlandais et un canadien. On papote, on se raconte nos voyages respectifs, on parcourt la rue. C’est tellement bizarre pour moi d’atterrir dans cet univers-déjanté après mes cinq mois indiens.
En fin de soirée, je prends rendez-vous pour le lendemain avec les irlandais. Ça y est, j’ai trouvé mes premiers compagnons de voyage !
16 décembre – Départ pour Hua Hin
Comme la chance sourit au voyageur solitaire, les irlandais me proposent en effet de les accompagner à Hua Hin : ils vont passer 3 jours dans un appart prêté par un ami d’un oncle… Résidence de luxe, piscine offrant une vue dégagée sur la Grande Bleue… Ce n’est pas tellement comme ça que j’imaginais mes premiers jours en solitaire !

18 décembre – Khao Sam Roi
Toujours accompagnée de mes deux irlandais, avec lesquels je décide de faire encore un bout de chemin. On prend la direction de Khao Sam Roi, un parc naturel jalonné de vallées et de petites îles perdues. Un tour de taxi, un tour de bateau, et nous voilà sur une plage semi déserte. Coquillages sur fond de sable blanc, bungalow reposant à l’ombre des pins, eau claire à perte de vue. J’ai envie de dire : Wouah.



19 décembre – En route vers Chumphon
C’est à l’entrée d’une petite gare que nos routes se séparent. Mes nouveaux copains repartent vers le nord. Quant à moi, je grimpe dans un train direction Chumphon. Chumphon, c’est l’un des points d’embarquement vers les îles de Koh Tao / Koh Samui etc…
La ville en elle-même n’a rien d’exceptionnel. Mieux vaut se diriger vers la plage de Thung Hua Laen, à une dizaine de kilomètres. Comme d’habitude, je n’ai rien réservé. Après plusieurs minutes de marche, je dégote enfin un petit bungalow, tout de bois vêtu. Je m’installe sur une petite terrasse de café et me demande si je vais rester : c’est certes super joli, mais les gens qui sont ici expliquent leur présence par la pratique du Kite Surfing. Moi, le Kite Surfing, c’est pas mon truc. Bien trop froussarde pour ça ! Du coup, il n’y a personne dans les petits cafés accrochés sur les bords marins… et j’ai un peu peur de m’ennuyer.
Mais en fait, je change bien vite d’avis. Finalement, la solitude n’est pas si dure à supporter et c’est l’endroit rêvé pour prendre son temps. Rêvasser en paix. Au lieu de repartir le lendemain matin comme prévu, j’y passe donc une journée et une nuit de plus. Ce qui me donne l’occasion de faire une chouette rencontre : le patron d’un petit café de bord de mer, un suédois d’une cinquantaine d’années qui, au fil des heures, me livre toute sa vie. C’est pas Shantaram mais presque… Une vie impressionnante, un livre d’aventures à lui tout seul. Je repars de là avec l’impression d’avoir lu un bon bouquin. Que je ne suis pas prête d’oublier !


23 décembre – A moi le Paradis !!!
8h du matin, je quitte Thung Hua Laen en tuk tuk, direction le port. De là, un bateau me conduit à Koh Tao. C’est sur la plage de Hat Sairee que je décide de me poser pour quelques jours. Là encore, je n’ai rien réservé…. Et cette fois, j’aurais vraiment dû ! C’est bientôt noel et le village est pris d’assaut. Tous les bungalows sont réservés, ou alors hors de prix. Malheur, horreur, que vais-je faire ?! En désespoir de cause, me voici à ruminer en longeant les flots, un sac derrière, un sac devant et un troisième sur le côté. Et puis, heureusement, la chance encore ! Elle prend cette fois la forme d’un anglais auquel je demande mon chemin. Voyant que je suis au bord du désespoir et de la déshydration, il m’offre un café glacé pour me remonter le moral. Me donne quelques pistes. Mais tout est trop cher pour le budget que je me suis imposé. Alors il finit par me proposer de me louer une chambre pour presque rien dans sa maison. Il vit sur l’île une partie de l’année et bon, j’ai l’air tellement malheureuse ;-)
Résultat : j’atterris dans une vraie maison de vacances, un peu en retrait du village, vue sur la montagne et entourée de pins… Yepaieee, les vacances peuvent commencer !
Hat Sairee, c’est pas très grand. Et grâce à mon sauveur, je rencontre vite les expatriés de l’endroit. S’ensuivent 5 jours de cafés sur des terrasses en rondins les pieds dans l’eau, de gazouillage dans les vagues, de balades dans les criques des environs, et de fiestas endiablées la nuit venue…









28 décembre – Koh Phangan
Des anglais rencontrés à Koh Tao se rendent à Koh Phangan, l’ile suivante, pour le réveillon. Alors je décide d’aller y faire un tour aussi, histoire de voir de mes propres yeux si c’est vrai, ce que l’on raconte. Koh Phangan : temple de la fête sur îlot paradisiaque…
Effectivement, c’est pas faux.Mais je décide aussi que c’est trop pour moi.
Koh Phangan, c’est l’endroit où ont eu lieu les premières full moon party, qui depuis se déclinent à chaque pleine lune, demi-lune ou lune noire, sur la plage ou dans la jungle, dans une atmosphère hallucinante. Et cette année, pour la première fois depuis trèèès longtemps, la pleine lune coïncidera avec le jour de l’an. Sur l’île, 40 000 personnes sont venues du monde entier pour y assister… on n’a jamais vu ça !
Et quand la nuit tombe, c’est vraiment la folie.





Je repars le lendemain avec le premier bateau. Direction Chumphon, mon port de départ. Et retour dans une petite guest house, FAME, où j’ai déjà passé une nuit lors de mon premier passage. Coincidence, on me redonne la même chambre. Je me sens comme à la maison !
30 décembre – Bangkok
6h du mat > Dans la gare de Chumphon, j’attends le train pour Bangkok. Evidemment, il a une bonne heure de retard. Et évidemment aussi, son temps de trajet est, par je ne sais quel miracle, doublé en cours de route. Je devais arriver à Bangkok à 16h, j’y arrive finalement à 20h et des poussières. Le train ? Plus jamais !!! Enfin… jusqu’à la prochaine fois.

31 décembre – C’est aujourd’hui.
J’attends Peeyush et Edith, qui doivent me rejoindre à Bangkok.
Pour la suite, il faudra revenir.
En attendant, joyeux réveillon à tous !

mercredi 9 décembre 2009

Le Sud, épisode 2: Mathilde est revenue!

Me voilà donc maintenant dans un bus. 4h30 de route me séparent de Chindambaram où, une fois n’est pas coutume, j’ai déjà réservé un hôtel : juste en face de la gare routière, afin que Mathilde puisse me retrouver facilement quand elle arrivera demain au (tout) petit matin.
Dans ma chambre d’hôtel, il y a un balcon. Je me dis Youpi, je vais pouvoir m’installer une petite chaise dehors et observer ce qui se passe dans le temple sur lequel donne ma chambre. Mais l’affichage punaisé sur la porte du balcon, renforcé par les avertissements du gérant de l’hôtel, m’effraient un peu je dois l’avouer. Quand je me décide à aller faire un tour sur mon balcon, c’est finalement sur la pointe des pieds et toutes lumières éteintes. C’est tout juste si je n’ai pas un bâton dans les mains…
La nuit est courte : à 4h30, on frappe à ma porte. Je bondis, tel le lion : Mathilde est revenue !
Après une courte sieste, la journée commence. Au programme : un bus pour Vaitheeswaran Koil, petit village situé à une vingtaine de kilomètres et, au bout du chemin, la découverte de nos vies passées et de notre avenir… Une journée chargée, en somme !
Vaitheeswaran, c’est un endroit mystérieux. On y pratique la Nadi Astrologie, et j’ai eu beau interroger plusieurs personnes des alentours, l’endroit n’est pas connu. Peu de gens s’y rendent, apparemment. L’histoire raconte que sous le haut patronage de Shiva, une ribambelle de grands sages se sont réunis il y a 2000 ans et, aidés par les étoiles, ont écrit sur des feuilles de palmiers la vie de tous les êtres humains présents sur terre et à venir, en tenant compte du cycle des réincarnations (pour les hindous, nous avons tous 7 vies). L’histoire nuance tout de même ce ‘tous les êtres humains’ et précise que pour certains, il n’y a pas de feuilles de palmiers : ce sont les ombres. Je n’ai pas vraiment réussi à élucider le mystère de ce terme, ‘Ombres’. S’agirait-il de ceux qui ne se réincarneront pas ? En tout cas, une chose est sûre après avoir accompli tant de chemin pour parvenir jusque là : Mathilde et moi prions tous les dieux hindous de ne pas être des Ombres… Mais j’ai confiance, puisque l’histoire ajoute enfin que ceux qui n’ont pas de feuille n’auront, a priori, jamais l’envie / la volonté de venir dans cet endroit. Ou n’en entendront tout simplement jamais parler.
Moins d’une heure après le départ, le bus nous dépose devant l’entrée du temple de Vaitheeswaran. Sol poussiéreux, terre brûlée par le soleil, nous ne savons pas trop où nous rendre. Le village est tout petit, le temple est encadré de maisonnettes affichant le nom du lecteur de Nadi qui y officie. Nous parcourons la rue avec nos gros sacs, on nous regarde, on nous indique des directions différentes, nous sommes un peu perdues. Que faisons-nous là, nous les deux petites européennes à sac à dos, dans ce village qui n’a rien de touristique ? Comment allons-nous choisir notre lecteur de Nadi ? Personne n’a l’air de parler anglais, et nous n’avons aucun repère… L’urgence : trouver une guest house dans laquelle déposer nos sacs pour partir un peu plus légères à la rencontre du mystère… La première soit-disant Guest House dans laquelle nous entrons n’a rien d’un hôtel : c’est en fait une maison, qui plus est aux allures désaffectées. Aucun meuble, des pièces vides qui résonnent de nos pas… nous en ressortons aussi vite que nous y sommes entrées, sous le regard désarmé du gérant/propriétaire ou je ne sais quoi. Finalement, un chemin de terre battue qui serpente entre les maisonnettes nous ouvre la route et un jeune indien nous guide, clopin-clopant. Au bout de la rue, là voilà notre guest house. Une maisonnette étroite et colorée sur plusieurs étages. Clés en main, un jeune garçon qui ne parle que le Tamoul nous fait signe de le suivre. On n’a rien à perdre, on y va, on visite, il y a un lit, ça nous convient, on prend. L’endroit est étrange, pas très joyeux, personne ne nous comprend et on ne comprend personne. Alors on sort le Joker, le mot sésame : ‘Nadi’. C’est bon, ils ont compris. De toutes façons, ils se doutaient. Pourquoi serions-nous ici si ce n’était pour ça ?
On nous présente un traducteur. Ouf, ça y est, les mots qui sortent des bouches prennent enfin du sens et il n’y a pas à dire, ça facilite quand même bien les choses… Le traducteur nous explique ce que nous savions déjà : les habitants du village sont tous issus d’une seule et même famille, et pratiquent tous la Nadi Astrologie. Pour notre lecture, première chose à faire : se rendre au ‘bureau’ et donner notre empreinte digitale (main droite pour les hommes, gauche pour les femmes). Après cela, le lecteur de Nadi se rendra dans la grande bibliothèque du temple et ramènera les feuilles susceptibles de correspondre à notre empreinte. Accompagné du traducteur, il procédera ensuite à la lecture des premières lignes de ces feuilles devant nous, jusqu’à ce que (peut-être) il trouve la nôtre. Et comment sait-on que c’est la nôtre ? Eh bien parce que sur la feuille qui a été écrite pour nous, il y aura les prénoms de nos parents et le nôtre. Ainsi que d’autres informations permettant de s’assurer qu’il s’agit bien de notre feuille (profession, nombre de frères et sœurs, situation matrimoniale passée / présente, maladies graves ou accidents déjà vécus, … ). C’est intrigant. On y va. On donne notre empreinte, un peu stressées. On attend. Le lecteur de Nadi revient d’abord avec ma feuille. Je m’enferme avec lui et le traducteur dans une petite pièce. La lecture commence. 5 minutes, 10, 15, une demi-heure… Mathilde m’envoie un message : ‘ils t’ont séquestrée ?’. Non. Mais on n’a toujours pas trouvé… Et puis finalement, LA feuille. Celle qui porte mon prénom et ceux de mes parents, qui parle de mon métier, de mon unique et plus jeune sœur, de la profession de mes parents. Bref, tous les éléments coïncident. Malgré l’évidence, je ne peux pas m’empêcher de douter. C’est tellement ‘énorme’. Ce qui permet à ce doute de s’insinuer dans mon esprit, c’est que lors de la recherche de LA feuille, on ne peut pas s’empêcher de les aiguiller. Il faut bien donner quelques indices sur la façon dont se prononcent les noms quand on a face à soi un homme qui parle anglais avec un accent indien et qui, de plus, traduit les propos d’un autre homme qui lui ne parle que Tamoul et lit en Tamoul… Sans cela, on risque de passer à côté de la bonne feuille : quand on me dit, ‘ton père s’appelle Shamille’ et qu’en réalité, il s’appelle Camille, que faire ? On est bien obligé de dire Hum… Sh… K… En revanche, ce qui ‘apaise’ mon doute, c’est qu’eux ne jouent pas avec ça. Ce sont des hindous. Qui croient dur comme fer en la réincarnation, et pour qui la Nadi Astrologie est une science comme une autre. Au tour de Mathilde. Sa feuille existe également. Youpi, nous ne sommes pas des Ombres ! Après la recherche, on passe à la lecture. On nous raconte tout : notre vie antérieure, notre avenir. On sort de là un peu ébranlées. Y croire ? Ne pas y croire ? Garder ça dans un coin de notre tête et oublier ? Difficile… certains éléments seront facilement ‘vérifiables’, et rapidement. Certaines choses sont floues, d’autres très précises. Des descriptions de gens, par exemple. A voir… Sachez simplement que si tout cela est vrai, je vis actuellement ma 7ème et dernière vie. Eh oui mes amis, je suis une vieille âme !
Temple de Vaitheeswaran Koil

Temple de Vaitheeswaran Koil
La lecture de Nadi étant faite, nous sommes prises d’une irrésistible envie de quitter ce petit village dans lequel nous ne ferons rien de plus maintenant. Nous passons à l’hôtel et récupérons nos sacs. Tant pis pour la nuit payée d’avance : A peine 3€ chacune, le prix d’un café à Paris…
Pour finir le week-end en beauté, nous projetons maintenant de nous rendre à Mamallapuram, la petite station balnéaire où a débuté ma semaine. J’ai parlé à Mathilde des appétissantes assiettes de crevettes grillées que l’on déguste avec les doigts en regardant le soleil se coucher sur la plage : il n’en faut pas plus pour la motiver. Nous sautons dans un bus, retour à la case départ : la gare routière de Chindambaram. De là, un autre bus nous trimballe pendant encore deux bonnes heures jusqu’à la gare de Pondichery. Puis un dernier bus, qui nous conduit à Mamallapuram. Le bus nous lâche en pleine nuit sur un bord de route, le village est par là, nous indique le chauffeur d’un vague mouvement de bras avant de redémarrer en trombes. Prenez un rickshaw. Ok. Seul problème : c’est la nuit et il n’y a pas de rickshaw. Problème ? Non, pas vraiment. Nous avons nos jambes, nous entendons la mer au loin et il fait bon. On se met de la musique dans les oreilles et on avance sur la route terreuse, direction la plage. Des vaches abandonnées nous regardent passer l’œil endormi, ça sent bon l’été. 1h du matin. Nous frappons à la porte de la guest house où j’ai déjà passé une nuit avec Philou, Corinne et Fabian. Le gérant vient nous ouvrir, encore plein de sommeil. Il nous conduit dans une petite chambre, vue sur la mer, terrasse offerte... On s'endort au bruit des flots.






Les deux jours suivants, nous les passons à errer dans le village, et à prendre le temps. Le temps de quoi ? De visiter un parc, des temples, le temps de voir de magnifiques sculptures gravées dans la pierre, d’observer la rue…







Le temps de se faire voler son Pepsi par un singe...



Le temps de faire des rencontres aussi. Au Shanti Café, qui ne paie pas de mine depuis l’extérieur mais dont la terrasse nous offre un petit moment de paradis. Après-midi passé à jouer aux cartes avec les jeunes serveurs en sirotant des cafés… Soirée dans le resto d’â coté, tenu par une française et son amoureux indien. Elle vient de recevoir la visite d’une amie française, et sort du frigo une bouteille de champagne et des toasts de foie gras… Denrées rares et précieuses, qu’elle partage généreusement avec nous, on passe la soirée à refaire le monde.




Dimanche, il est temps de repartir. A Chennai, un avion nous attend qui nous ramènera à Delhi. Je me réveille un peu fiévreuse, rien de bien méchant mais ça va être difficile de passer deux heures dans un bus bondé, musique à fond et chaleur moite… On décide de retourner à Chennai en rickshaw. C’est la fête ! On roule dans les crevasses, on saute contre les parois, on se régale du défilé des paysages… Enfin, surtout Mathilde parce que moi, je tente tant bien que mal de somnoler, bercée par les vapeurs dans lesquelles me fait sombrer mon gros rhume des foins …