dimanche 2 mai 2010

Le 12 avril, je suis arrivée à Chiang Mai – deuxième plus grande ville de Thailande, au nord du pays. Je projetais d’y rester quelques jours avant de filer encore plus au nord, du côté de Pai. Nous sommes aujourd’hui le 2 mai et je suis toujours à Chiang Mai.
J’ai eu, vous l’imaginez, le temps de parcourir la ville en long, en large et en travers… En tuk-tuk, en vélo ou solidement accrochée à l’arrière d’une moto… Au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, bref, disons que je me sens maintenant comme chez moi à Chiang Mai ! Cours de massage thai, séances de yoga, balades sur les marchés, visites des temples bouddhistes… voilà comment j’occupe mon temps. Et parmi tous les trésors dont regorge la ville, il y en a un que je voudrais partager ici. Il s’agit du temple Wat U Mong, situé en plein cœur d’une forêt, à quelques kilomètres en dehors du centre ville. Son origine est incertaine mais selon la légende, il aurait probablement été construit en 1296 par le roi Menrai pour rendre hommage à un moine. Qu’a-t-il de si particulier pour que je souhaite le mentionner plus que les autres ? Eh bien, disons qu’il y règne une atmosphère un peu ‘magique’. A Wat U Mong, j’ai croisé la solitude et le silence, toujours appréciables lorsque l’on vit au rythme d’une circulation grouillante et que le mouvement semble ne jamais s’arrêter.
Quand on pénètre dans la forêt qui abrite le temple, on a cette étrange impression que le temps fait une pause. Dès les premiers pas, l’étrangeté du lieu surgit. Sur les arbres sont accrochées des petites pancartes flottant au vent, portant des inscriptions bouddhistes rédigées en thai, et parfois traduites en anglais. De surprenantes images accompagnent ces textes. Des chiens jouant aux cartes ou au billard, des chiens conduisant une voiture avec une chope de bière à la main, des chiens ivres réunis autour d’une table… le tout étant, bien entendu, censé représenter la voie à ne pas suivre, celle de la dépravation… Bizarre comme ces représentations animales me mettent mal à l’aise dans cet endroit où seul le silence bourdonne à mes oreilles.


Un peu plus loin, je tombe sur un carré de terre où la nature semble abandonnée à elle-même depuis des années. Des constructions aux allures de sépulture sont plantées à la suite des unes des autres, et mènent vers un cercle au centre duquel sont amassés des dizaines de bouddhas et autres représentations religieuses, posés à même la terre, parfois renversés. Certains n’ont plus de tête, d’autres ont perdu une partie du corps.


Un peu plus loin encore, c’est l’entrée dans le temple. Un vaste tunnel qui sent l’humidité, faiblement éclairé par des bougies. J’avance à pas de loups dans ces couloirs semi-obscurs, au loin j’entends des cris d’enfants. Au détour d’un couloir, je les rencontre. Trois ou quatre enfants installés contre les murs en pierre, qui se chamaillent dans une langue qui n’est pas la mienne. Les mères sont à quelques mètres, respectueusement assises devant une représentation du Buddha. L’atmosphère est irréelle, il y a là une impression de bout du monde. Je déambule ainsi plusieurs minutes, bientôt suivie par les enfants croisés quelques instants auparavant. Et puis je ressors à la lumière, laissant derrière moi le mystère de ce lieu dans lequel je reviendrai probablement un jour…

Une petite vidéo, pour vous imprégner de l'atmosphère: