lundi 7 juin 2010

Aéroport H-10

L’heure des valises est également celle du bilan. Et l’année qui vient de passer se compte avant tout en heures de voyage :

Au final, il y aura eu quelque chose comme 180 jours passés en Inde et 100 jours en Thaïlande. Quelque chose comme une trentaine de nuits de (presque) insomnies dans des bus ou dans des trains, et une quarantaine de lits dans lesquels trouver enfin le sommeil…
Il y aura eu 3 fêtes de nouvel an : une fête chrétienne, une fête hindoue et une fête bouddhique.
Il y aura eu des dizaines de marchés dévalisés, et une cinquantaine de temples foulés du pied. Il y aura des rickshaws de toutes les couleurs, de toutes les tailles, des rickshaws lents et des rapides, des routes prises à contre sens et d’autres dévalées à vélo.
Il y aura eu des pannes, beaucoup de pannes. Bus. Train. Ventilo. Clim. Voiture.
Il y aura eu des chiens, des singes et des éléphants. Et bien sûr, une bonne dose de cafards.
Il y aura eu des mauvaises odeurs, et puis des douces. Des images qui blessent, qui restent, des images inoubliables.
Au final, il y aura eu 12 avions. Le 12ème reste à prendre, ce soir.

En vrac, quelques images de ces derniers jours.
Après la Thaïlande, c’est l’Inde retrouvée. Un dernier week-end à Rishikesh pour se dire Adieu correctement, un dernier masala chai dégusté en pente vallonnée et un dernier regard sur le Gange qui accueille ses fidèles, encore et encore. Un dernier train de nuit, les valises à terminer, et demain… Paris !























Céline

dimanche 2 mai 2010

Le 12 avril, je suis arrivée à Chiang Mai – deuxième plus grande ville de Thailande, au nord du pays. Je projetais d’y rester quelques jours avant de filer encore plus au nord, du côté de Pai. Nous sommes aujourd’hui le 2 mai et je suis toujours à Chiang Mai.
J’ai eu, vous l’imaginez, le temps de parcourir la ville en long, en large et en travers… En tuk-tuk, en vélo ou solidement accrochée à l’arrière d’une moto… Au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, bref, disons que je me sens maintenant comme chez moi à Chiang Mai ! Cours de massage thai, séances de yoga, balades sur les marchés, visites des temples bouddhistes… voilà comment j’occupe mon temps. Et parmi tous les trésors dont regorge la ville, il y en a un que je voudrais partager ici. Il s’agit du temple Wat U Mong, situé en plein cœur d’une forêt, à quelques kilomètres en dehors du centre ville. Son origine est incertaine mais selon la légende, il aurait probablement été construit en 1296 par le roi Menrai pour rendre hommage à un moine. Qu’a-t-il de si particulier pour que je souhaite le mentionner plus que les autres ? Eh bien, disons qu’il y règne une atmosphère un peu ‘magique’. A Wat U Mong, j’ai croisé la solitude et le silence, toujours appréciables lorsque l’on vit au rythme d’une circulation grouillante et que le mouvement semble ne jamais s’arrêter.
Quand on pénètre dans la forêt qui abrite le temple, on a cette étrange impression que le temps fait une pause. Dès les premiers pas, l’étrangeté du lieu surgit. Sur les arbres sont accrochées des petites pancartes flottant au vent, portant des inscriptions bouddhistes rédigées en thai, et parfois traduites en anglais. De surprenantes images accompagnent ces textes. Des chiens jouant aux cartes ou au billard, des chiens conduisant une voiture avec une chope de bière à la main, des chiens ivres réunis autour d’une table… le tout étant, bien entendu, censé représenter la voie à ne pas suivre, celle de la dépravation… Bizarre comme ces représentations animales me mettent mal à l’aise dans cet endroit où seul le silence bourdonne à mes oreilles.


Un peu plus loin, je tombe sur un carré de terre où la nature semble abandonnée à elle-même depuis des années. Des constructions aux allures de sépulture sont plantées à la suite des unes des autres, et mènent vers un cercle au centre duquel sont amassés des dizaines de bouddhas et autres représentations religieuses, posés à même la terre, parfois renversés. Certains n’ont plus de tête, d’autres ont perdu une partie du corps.


Un peu plus loin encore, c’est l’entrée dans le temple. Un vaste tunnel qui sent l’humidité, faiblement éclairé par des bougies. J’avance à pas de loups dans ces couloirs semi-obscurs, au loin j’entends des cris d’enfants. Au détour d’un couloir, je les rencontre. Trois ou quatre enfants installés contre les murs en pierre, qui se chamaillent dans une langue qui n’est pas la mienne. Les mères sont à quelques mètres, respectueusement assises devant une représentation du Buddha. L’atmosphère est irréelle, il y a là une impression de bout du monde. Je déambule ainsi plusieurs minutes, bientôt suivie par les enfants croisés quelques instants auparavant. Et puis je ressors à la lumière, laissant derrière moi le mystère de ce lieu dans lequel je reviendrai probablement un jour…

Une petite vidéo, pour vous imprégner de l'atmosphère:

mardi 13 avril 2010

Bonne année!!!

Dimanche soir, enfin, j’ai pu quitter Bangkok. Après une longue nuit dans un bus aux sièges déglingués et aussi moites qu’un sauna, je suis arrivée à Chiang Mai, au nord du pays. Pile poil dans les temps pour fêter Songkran. Je le vois à vos regards intrigués, une petite explication concernant Songkran est nécessaire. Il s’agit du nom donné en Thailande au nouvel an bouddhique, célébré chaque année entre le 12 et le 15 avril. A cette période, les familles se réunissent et les plus jeunes font montre de respect envers leurs aînés en versant quelques gouttes d’eau parfumée sur leurs mains. Cette tradition de l’eau a évolué au fil des années et Songkran est aujourd’hui célébré à coups de batailles d’eau géantes dans les rues. Surtout à Chiang Mai où (mais je ne sais pas pourquoi), les manifestations sont plus importantes qu’ailleurs. Pendant trois jours, c’est donc la fête de la grenouille… Impossible de faire un pas dehors sans avoir l’impression d’avoir plongé dans un lac. On se fait arroser partout, tout le temps, et pas de n’importe quelle façon : à coups de seaux d’eau remplis à même la rivière ou de pistolets à eau que l’on peut dégoter à chaque coin de rue. Je m’en suis procuré un, bien évidemment ! Pas question de me balader sans répondre aux attaques… Ce que je préfère ? Le crâne de ceux qui sont plus petits que moi (il y en a …), j’aime attaquer en douce, quand l’adversaire ne me voit pas approcher…
Ci-joint, un lien you tube afin que vous puissiez vous faire une petite idée en images…



Etrange, tout de même, comme les jours se suivent et ne se ressemblent pas… Samedi je m’endormais sous le son des tirs à balles réelles, et aujourd’hui je me réveille sous les jets d’eau. Les revendications sont loin d’être terminées et pourtant, ici comme dans le reste du pays, les thaïlandais sont plus que jamais décidés à faire la fête…

samedi 10 avril 2010

Affrontements à Bangkok - suite

J’écrivais hier que la situation se dégradait à Bangkok, mais que tout allait bien et que les manifestations étaient plutôt relativement ‘pacifistes’. Il n’a fallu que quelques heures pour que cela se détériore, et je me suis levée ce matin en estimant qu’un second post était donc nécessaire.
Hier (samedi 10 mars) 18h – Je commence à avoir faim et décide d’aller faire un tour sur Koh San Road. Surprise, la rue s’est vidée. La plupart des restaurants ont fermé leurs portes, les commerces ont fait de même et David Guetta n’est plus à l’honneur. Les quelques passants ont les yeux rivés vers le ciel, où se succèdent les hélicoptères de l’armée.
19h – Je me suis rabattue sur la terrasse du café qui devance ma guest house, munie de mon ordi afin de lire les dernières nouvelles concernant la Thaïlande. Ce sont les cris des passants qui me font me retourner : ils sont en train de dévaler la rue en courant et, en moulinant des bras pour bien se faire comprendre, le gérant du bar me fait signe de partir vite, vite, et d’aller me réfugier dans l’hôtel. Ni une ni deux, j’embarque mon ordi sous le bras, fourre à la va-vite mes quelques affaires dans mon sac et rejoint en courant la réception de l’hôtel. Deux minutes plus tard, la réceptionniste m’explique que les manifestants sont dans la rue et qu’il est plus prudent de ne pas mettre un pied dehors ce soir. Ce n’est pas interdit, mais c’est à mes risques et périls. Evidemment, j’ai gardé mes deux pieds bien en sécurité à l’intérieur…
« Le peuple n’aime pas le gouvernement, répète la réceptionniste. Il n’aime pas le premier ministre. Pour l’instant, ils n’utilisent pas la force, mais s’il ne fait pas attention…. ». Finalement, la force, ils l’ont eux aussi utilisée pour contrer aux attaques des militaires, puisqu’on peut lire ce matin que les manifestants ont également fait usage d’armes à feu.
La soirée s’est ensuite déroulée au son des hélicos et des tirs. Sporadiques au départ, en continu au bout de quelques heures. Le reste, je ne pouvais que l’imaginer. Un rien angoissant.

Ce matin, dimanche, la Thailande se réveille avec cette terrible nouvelle : les affrontements qui ont eu lieu cette nuit ont été les plus meurtriers depuis 20 ans. Le bilan est actuellement de 19 morts et de 800 blessés, plus ou moins graves. Le premier ministre ne s’est toujours pas incliné et les manifestants maintiennent leurs positions, mais la situation s’est apaisée ce matin. Les rues de Bangkok semblent plus calmes, du moins celle de Koh San Road.

Je joins à ce post un article publié il y a une heure, plus riche en informations. http://www.cyberpresse.ca/international/asie-oceanie/201004/10/01-4269258-bangkok-sous-tension-apres-des-affrontements-meurtriers.php

Nouvelles du front

Comme vous le savez probablement, la Thaïlande – et plus particulièrement Bangkok- est actuellement en plein déchirement politique. Depuis le 12 mars, les ‘chemises rouges’ (mouvement composé pour l’essentiel de paysans et d’ouvriers réclamant le retour au pouvoir de Thaksin Shinawatra, premier ministre renversé en 2006 par un coup d’Etat militaire) manifestent dans la capitale et réclament la démission de l’actuel premier ministre, Abhisit Vejjajiva. Si le mouvement était, au départ, qualifié de ‘relativement pacifiste’, il a tendance a s’intensifier de jour en jour. Et ce mercredi 7 avril, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence, « une mesure qui l'autorise à imposer des couvre-feux, à interdire tout rassemblement public, à censurer les médias et à placer des individus en détention durant 30 jours sans qu'aucune inculpation ne soit prononcée à leur encontre ». Concrètement, ‘la chaine du peuple’ est interdite à la télévision depuis jeudi et 27 mandats d’arrêt ont d’ores et déjà été émis contre des dirigeants de l’opposition. Pour contrer le mouvement, les pouvoirs de l’armée ont été renforcés et ce sont aujourd’hui plus de 80 000 membres des forces de l’ordre qui sont mobilisés. Vendredi, et pour la première fois depuis le début du mouvement, les manifestants rassemblés autour du centre de diffusion de leur chaine pour en réclamer la réouverture ont été repoussés par les forces de l’ordre à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Bien sûr, je suis à Bangkok… Non pas que je mourais d’envie d’aller voir de mes propres yeux ce qui s’y passait, mais j’ai décidé après deux semaines sur les îles paradisiaques d’aller faire un tour dans le nord du pays, du côté de Chiang Mai. Et donc de faire un stop à Bangkok, histoire de ne pas me tuer le dos et le sommeil dans trajet en bus 24h non stop… Arrivée jeudi soir – sans savoir que l’état d’urgence était décrété depuis la veille- je pensais repartir vendredi. Mais le sort s’acharne : le nouvel an thaïlandais s’annonce et (à croire que le pays entier est originaire du nord !) tous les bus sont déjà remplis jusqu’à dimanche. Me voilà donc coincée à Bangkok pendant 3 jours. Ce ‘stand-by’ forcé pourrait bien sûr être agréable si j’en profitais pour aller arpenter la ville et mitrailler avec mon petit Kodac les plus beaux monuments de cette énorme capitale. Mais les faits sont nettement moins drôles : impossible de se balader sereinement en ces temps de révolution… Ce n’est pas à ‘Bangkok’ que je suis coincée, mais à Koh San Road. Koh San Road ? vous demandez-vous en vous grattant le cuir chevelu. Comme tout bon voyageur venu fouler le sol thaïlandais le sait, il s’agit du zoo touristique de la ville. Une grande rue bordée de bars et de robes à l’étalage, de la musique à fond les ballons (David Guetta, la rue t’appartient !), des touristes en masse, certains débarquant fraîchement de l’aéroport et d’autres ayant déjà des kilomètres de Thaïlande derrière eux. Où que l’on aille et d’où que l’on vienne, Koh San Road est presque un passage obligé. On y passe, on y repasse, on y fait nos premières rencontres et nos adieux… C’est de là que partent et qu’arrivent presque tous les bus, c’est là que sont concentrées la plupart des guest house. Bref, Koh San Road est un monde à part. Et en ce moment, il est fort difficile (et très très peu recommandé !) d’en sortir, si ce n’est pour grimper dans un bus en direction d’ailleurs, loin, très loin…
J’aurais aimé mettre à profit ces trois jours pour vous donner à voir quelques images de cette ville. J’aurais aimé également vous rapporter quelques images de la révolution en cours. Mais mon esprit guerrier n’a pas cette flamme et je n’irai pas me mêler aux manifestations qui font vibrer la capitale. Me voilà donc condamnée à passer des heures sur une terrasse de café sous un soleil de plomb, dans cette ambiance étrange et assez hallucinante. Mon oreille gauche capte les rythmes de la techno pendant que mon oreille droite se concentre sur les cris de la foule rassemblée à quelques rues d’ici. Et mes yeux, quant à eux, sont à chaque minute attirés par le ciel où se croisent les hélicoptères de l’armée. Et pendant ce temps, je pianote sur mon ordi, tentant tant bien que mal de vous retranscrire cette atmosphère particulière sans pouvoir vous donner plus de détails que ceux livrés par les journaux alors que c’est ici que ça se passe, ici, à quelques mètres. Je bois café sur café, le jus de fruits frais étant exclu : les marchés sont fermés et il n’est pas question pour les commerçants d’aller s’approvisionner en dehors de la ville. Et je compte les heures qui me séparent encore du bus salvateur…

lundi 5 avril 2010

J’ai fêté la lune …

Après un bref – trop bref – passage à Delhi dans ma maison du bonheur, me voici foulant pour la seconde fois le sol thaïlandais. Bangkok et ses taxis multicolores, Chumphon et son port d’embarcation qui sent déjà bon le sable blanc… je commence à connaître la chanson. Après la traversée des flots, c’est l’arrivée à Kho Phangan, petite île paradisiaque qui cumule les bons points : jungle au centre, plages de sable fin autour …
Histoire de ne pas faire simple quand on peut faire compliqué, j’ai donné rendez-vous à Maxime et Abder (en vacances dans les parages pendant quelques semaines) en plein cœur de la jungle. Une petite guest house comme on n’en fait plus, grande mezzanine en bois surplombant la végétation, piscines naturelles remplies au gré des pluies et bungalows perchés sur des rochers défaillants. Le Paradis au milieu de nulle part, ça se mérite. Et le chemin pour y parvenir est rude, surtout quand on a plus de 20 kilos sur le dos, qu’il fait un soleil de plomb et préfère user ses jambes que les roues d’un scooter. Le chauffeur de taxi me lâche au bord de la ‘main road’ sous le regard effaré des autres passagers qui, eux, ont eu la bonne ( ?) idée de se rendre dans des coins nettement plus animés. Avant de regrimper dans son véhicule, il m’indique un chemin de terre qui s’enfonce dans la brousse. ‘Tout droit’, il me dit. Ok. De toute façon, ai-je le choix ?
Pas sportive pour un sou et déjà dégoulinante d’une sueur aussi sexy que celle d’un buffle piquant un sprint en plein désert, je me prépare à affronter la première montée. Quelques mètres de chemin terreux en pente raide, ce n’est pas grand-chose comparé à la limonade-bien-fraîche-avec-vue-sur-les-cocotiers qui m’attend derrière, me répète une petite voix dans ma tête (pas très convaincue, la petite voix). Mais ce que je ne sais pas encore, c’est que derrière la petite pente raide m’attend une autre pente raide. Un peu plus raide. Et encore une autre. Et plus le chemin avance, plus mon désarroi grandit. Autour de moi grondent les bruissements de la jungle… qui n’ont rien de rassurant. Pourvu qu’il n’y ait pas de lion je me dis en serrant bien fort un petit caillou de fortune dans ma main poisseuse. Bien sûr, il n’y a pas de lion. Mais mon imagination court, court. Après 30 minutes de ce rythme, plus proche de la déshydratation que de l’extase et ne voyant toujours pas poindre le Paradis à l’horizon, j’en viens presque à me demander si le chauffeur de taxi et ses autres passagers n’ont pas comploté derrière mon dos et tiré à la courte paille pour savoir lequel d’entre nous serait donné en pâture à la jungle en demande de chair fraîche…. Pardonnez les divagations d’une pauvre âme assoiffée et courbaturée !
Je vais arrêter là le récit détaillé de mon chemin de croix puisqu’enfin le voici, le Paradis. On ne m’a pas menti, il existe, et c’est escortée par un troupeau de chiens (même plus peur !) que je monte triomphante les quelques marches qui me séparent encore de ma limonade-bien-fraîche-avec-vue-sur-les-cocotiers. Même pas impressionnés (ils en ont vu d’autres !) les propriétaires de l’hôtel me proposent un bungalow et une table à l’ombre (j’ai le choix : je suis Seule. Seule !).
A la nuit tombée, mes compagnons de voyage débarquent enfin. Je m’en veux déjà de leur avoir fait parcourir tout ce chemin pour venir me rejoindre, et de nuit en plus. Mais (heureusement pour eux, pas de chance pour moi) j’apprends qu’il y avait un autre chemin, que le taxi aurait pu emprunter et qui m’aurait laissé à 5 minutes seulement de la guest house. Bon à savoir pour les prochaines fois et au moins, j’aurai eu droit à ma petite balade de santé dans les montagnes russes de la jungle thaïlandaise (l’art de relativiser…).
Petite illustration, la jungle en images et en couleurs :





Trois jours et trois nuits plus tard, nous voici fin prêts pour la Full Moon Party. A l’origine, une simple réunion entre amis à l’occasion d’un anniversaire, et dont le succès a imposé le renouvellement de la fête, jusqu’à ce qu’elle devienne un événement d’une ampleur hallucinante : de 10 000 à 30 000 personnes se réunissent à chaque pleine lune sur la célèbre plage de Haad Rin, au sud de l’île, et dansent à en perdre le souffle jusqu’aux premières lueurs du soleil. Impressionnant à voir, même si je ne m’y sens pas chez moi. Trop de monde, trop de sueur, trop de tout. A peine une heure après que nous soyons arrivés, je tombe sur un jeune groupe qui sort des flots une petite blonde inanimée. C’est mon premier coma éthylique de la soirée, mais ça ne sera pas le dernier. Partout, des bras qui brassent l’air, des jambes qui se déchainent dans le sable blanc, des tongs abandonnées, des giclées de feu dans le ciel, des corps, des corps…
Vers 3h du matin, après avoir arpenté la plage de long en large et perdu mes compagnons de jeux, je rends les armes. Un taxi me reconduit dans ma guest-house, petit havre de paix à l’autre bout de l’île. Full Moon Party … formidable ou terrifiante ? C’est une question de point de vue. A voir? Certainement. A refaire? Pas en ce qui me concerne.

samedi 16 janvier 2010

Je suis venue te dire que je m'en vais

Après 6 mois de trains de nuit et de rickshaws enchantés, après des centaines de kilomètres parcourus et de routes escarpées, après tous ces jours passés à regarder défiler l’Inde derrière les vitres d’un bus ou celles de ma maison, voici venu le temps de tirer ma révérence.
Adieu, routes bondées où se mélangent la poussière et le reflet des pluies violentes. Adieu, Delhi la grande, l’incroyable, la grouillante. Adieu, la sombre et l’éclatante.
En guise d’épilogue, voici un petit concentré d’images (en musique!)….

Et à bientôt !