Et toute la journée a été imprégnée de son atmosphère bien spécifique !
11h30, rendez-vous dans la cuisine avec Mathilde pour le café du matin. Enfin un samedi où nous ne sommes pas en vadrouille et où Mathilde ne travaille pas : nous en aurions bien profité pour arpenter la ville. Mais avec Diwali, c’est un peu compromis. Tout le monde est en famille et les rues sont plus calmes qu’à l’ordinaire : boutiques fermées, rickshaws peu nombreux. Nous décidons d’aller à Saket, haut lieu de la consommation puisqu’il s’agit d’un centre commercial. Ok, honte sur nous, c’est pas très spirituel comme endroit pour un jour comme celui là… Mais à Saket, il y a un cinéma et il y a des chances pour qu’il soit ouvert. Effectivement, il l’est mais la séance que nous voulions est terminée. Nous nous dirigeons alors vers Le marché, un supermarché-miracle dont nous avons entendu parler il y a quelques jours et qui vendrait un peu de tout, même les choses qui nous manquent ! Fromage, céréales, kiwis, chocolat… Et je vous assure qu’après 3 mois ici, ces mots nous font l’effet d’une oasis dans le désert… Au bout d’un long couloir, nous apercevons le marché, dont les vitrines sont recouvertes de guirlandes lumineuses… On se croirait un 24 décembre ! Nous avançons d’un pas plus rapide en nous pourléchant déjà les babines et nous retrouvons face à … un porte en train de se refermer. C’est l’heure de la puja, on ferme ! (Puja = cérémonie religieuse). Quoi ?!? Nous nous collons à la vitre, les yeux en émoi devant les étalages de friandises. La déception est grande et c’est la révolution chez nos papilles, mais puisque Puja il y a, nous faisons demi-tour. Bien décidées à ne pas nous laisser abattre, nous sortons de Saket et dénichons un rickshaw pour nous rendre cette fois à Dili-Hat, un marché d’artisanat qui, nous l’espérons, devrait être ouvert aujourd’hui… Mais quand nous arrivons à l’entrée du marché, on nous annonce en souriant que C’est Diwali, pas la peine d’entrer : on ferme dans 10 minutes. Mais fortes de la rage de vaincre, nous parvenons à passer les barrières de la sécurité (par ailleurs peu vindicatifs) et entrons en territoire interdit. Effectivement, le marché ferme peu de temps après mais au moins, nous profitons des prix de Diwali (comprendre : mêmes prix que d’habitude, mais annoncés sous la mention C’est Diwali, je te fais un prix !).
Après avoir parcouru la moitié de la ville pour ces 10 minutes intenses de shopping, nous rentrons à la maison éreintées. Et là, une bonne surprise nous attend : Sara Swati, la petite fille qui vit sur notre toit (Cf. explications plus bas…) nous explique qu’elle et sa famille organisent une puja à 21h et que nous sommes les bienvenues. Enfin un vrai moment Diwali en perspective !
Pour vous mettre un peu dans l’ambiance, je dois commencer par vous présenter la famille qui vit sur notre toit. Je sais que la phrase est un peu bizarre et peut rappeler le fameux « il y a un petit garçon qui vit dans ma bouche » de Shining, mais c’est bien vrai : il y a une famille qui vit sur notre toit.
Ils sont népalais, bouddhistes, et travaillent pour la famille de Shaleen (notre coloc et proprios) depuis l’époque de son grand-père. Autant dire que cette maison est un peu la leur et qu’ils en connaissent tous les secrets. Maniram (le père de famille), m’a d’ailleurs certifié qu’il n’y avait aucun fantôme dans la maison… en revanche, il semblerait que l’autre côté de la rue soit un peu hanté. Bref.
Dans la-famille-qui-vit-sur-le-toit, je vous présente donc d’abord le père. Maniram. La soixantaine bien tassée, des yeux qui sourient même quand il fait la chasse aux souris, des pantalons trop larges et un bonnet de père noël qu’il a acheté au marché pour se réchauffer la tête cet hiver.. Maniram, c’est un peu notre sauveur. Quand on croise un cafard dans la salle de bains ou une souris derrière le frigo (et je vous passe l’histoire du rat mourant, dont Edith se souvient probablement encore), et que l’on se met à hurler sans pouvoir se contrôler, Maniram apparait comme par magie et chasse l’intrus à coups de balayette et de Finished, Atchaaa (comprendre OK tout va bien). Entre nous, le courant passe même s’il ne parle qu’un anglais très sommaire et que mon hindi est encore pire… je lui fais comprendre que j’aime beaucoup la chemise à carreaux bariolés qu’il a décidé de mettre et il me félicite sur l’odeur de la tarte que je suis en train de faire brûler dans le four. Bref, on s’apprécie et on se le dit !
Ensuite, il y a son épouse, Parvati, vingt ans plus jeune que lui. Une femme robuste, qui a eu 7 enfants, dont le premier à l’âge de 14 ans. Pétillante, et qui rit pour un rien. Quand elle est assise devant la maison, par exemple, et qu’elle me regarde stationner sur le bord de la route, attendant patiemment de pouvoir traverser. Les indiens courent entre les voitures et les charrettes, j’hésite, j’y vais, j’y vais pas ? J’y vais pas. Souvent, 10 minutes plus tard j’hésite encore alors que tout le quartier est déjà passé de l’autre côté, et Parvati, elle rit, elle rit…
Dans la-famille-qui-vit-sur-le-toit, il y a aussi la fille. SaraSwati, dont on a fêté les 14 ans il y a peu et qui, pour l’occasion, nous a invité à partager un bout de gâteau avec sa famille. SaraSwati, ce qui la fait rire, c’est quand on cuisine. Elle se pince le nez et pousse des cris d’affolement… il faut dire que nos mélanges rudimentaires dans les poêles des années 30 ne sont effectivement pas toujours des plus affriolants…
Je suis toute émue de ce récit...
RépondreSupprimerTu me manques. L'Inde me manque.
Foule de sukria à la famille sur le toit.
Et pagaille de baisers à vous deux.
tip top moumoute ce post, comme d'hab! et moi c est le comment d Edith qui m "meut :S
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