C’est en 1607 que le jeune Prince Khurram, alors âgé de 16 ans, fait la rencontre de la princesse Arjumand Banu Begam. Entre eux, c’est le coup de foudre. La date d’un mariage ne pouvant pas être décidée à la légère, il leur faudra attendre cinq ans pour pouvoir officialiser leur union : sur le conseil des astrologues de la cour, la cérémonie a lieu le 27 Mars 1612 (aujourd’hui encore, les familles indiennes ont souvent recours à l’astrologie pour marier leurs enfants). Arjumand Banu Begam prend alors le nom de « Mumtaz Mahal », qui signifie « la préférée du Palais ». En 1628, le Prince accède au trône et devient le cinquième empereur Moghol. Il porte désormais le nom de Shah Jahan.
En 1630, le couple attend son quatorzième enfant (dont sept seulement ont survécu). Malheureusement, l’accouchement se passe mal : l’enfant survit, mais Mumtaz Mahal meurt en couches. La légende raconte que l’amour de Shah Jahan pour sa femme était tel que ses cheveux ont alors blanchi en l’espace d’une seule nuit…
Selon certains auteurs, Mumtaz Mahal aurait demandé deux choses à son époux avant de mourir : qu’il n’ait pas d’autres enfants, et qu’il construise un monument en souvenir de leur amour éternel. D’où le Taj Mahal.
Shah Jahan s’entoura des meilleurs architectes et d’une équipe de 20 000 ouvriers pour entamer la construction de ce qui deviendra une merveille du monde. On ne sait pas exactement quand fut achevée la construction du Taj, mais on sait qu’il a fallu au moins seize ans, voire plus. Le résultat est un mausolée de marbre blanc aux lignes épurées, érigé dans l’obsession de la régularité : tous les éléments se répondent entre eux avec un parallèle parfait.
On raconte que l’Empereur Shah Jahan avait prévu de construire un mausolée identique, mais en marbre noir cette fois, en face du Taj Mahal. Celui-ci aurait accueilli sa propre tombe. Mais il n’a pas eu le temps de mener à bien son projet (même pas de l’entamer), puisqu’il a passé les dernières années de sa vie à regarder le Taj Mahal depuis le Fort Rouge d’Agra, où il a été enfermé par son fils.
Toujours sur ordre de son fils, sa tombe a finalement été placée près de celle de Mumtaz Mahal, dans la chambre centrale du Mausolée. La disposition choisie brise la symétrie imposée par Shah Jahan à l’ensemble du bâtiment.
La légende raconte encore que lorsque la construction du Taj fut achevée, les ouvriers eurent les mains coupées pour éviter qu’ils ne puissent reproduire ailleurs sa splendeur.
Aller voir le Taj Mahal, c’est donc entrer dans un lieu plein d’histoire. Un lieu qui symbolise à la fois l’Amour éternel et la dévotion, la souffrance de centaines d’hommes…
Nous y sommes allées le jeudi 6 août. Levées à 5h du matin dans l’espoir de pouvoir observer le lever du soleil sur ce petit joyau, nous avons été assez déçues. Le Taj Mahal, c’est certes magnifique. Mais c’est aussi extrêmement touristique. Et pour avoir l’honneur d’en fouler le sol, il faut d’abord déjouer quelques pièges ….
Le rickshaw qui nous y conduit nous laisse à une bonne dizaine de minutes à pieds de l’entrée du Taj : les véhicules motorisés ne peuvent pas aller au-delà. Il nous explique comment nous y rendre (tout droit en fait). Très bien. Ce qu’il omet de nous dire en revanche, et qui n’est pas très visible, c’est que les billets doivent être achetés là où il nous a laissées. Donc une fois arrivées à l’entrée, il nous faut repartir, à l’arrière d’un vélo. Déjà vingt minutes perdues… On fait l’aller-retour et nous revoilà, arborant fièrement nos tickets. On nous laisse faire la queue. On sent qu’il y a des petits mouvements de foule, des signes d’énervement, mais on ne sait pas exactement ce qui se passe. Arrivées au niveau de la « fouille » des touristes, on comprend : on nous déroule en effet une liste aussi longue qu’un bras de ce qu’il est interdit de faire entrer sur le site (entre autres chewings gums, MP3 et paquets de cigarettes). Ah oui, et toutes ces choses interdites, on les laisse où ? « Where you bought your ticket, Ma’am ». OK. Retour à la case départ donc, et ne gagnez pas 20 000 roupies.
Bref, si vous souhaitez un jour vous aventurer sur les traces de l’Empereur, sa femme et le p’tit Prince, faites attention à ces petits détails qui peuvent vous gâcher un moment qui malheureusement, ne se répétera peut-être pas plusieurs fois dans une vie.
Délestées de notre maigre butin et sous un soleil déjà bien levé, nous avons fini par passer le portique de sécurité. Et là, Oh Miracle, le Taj est là qui nous attend ! C’est vrai qu’il est beau, c’est vrai qu’il est blanc, et le ciel bleu qui coupe ses lignes le rend plus imposant encore. On sent chez lui la force et l’expérience du vieillard, assis sur son trône depuis des siècles et prêt à dominer pendant des siècles encore les pauvres petits touristes que nous sommes. Les appareils photos clignotent de toutes parts, c’est dommage. Nous sommes bien trop nombreux pour entendre le silence du Taj, et l’histoire qu’il a à nous raconter.
Mais après plusieurs minutes de contemplation, je ne peux pas m’empêcher de dégainer moi aussi mon arme à flash et de le mitrailler. Après tout, il est si beau, pourquoi s’en priver ? Mais la plus belle image du Taj, vous ne la verrez pas parmi ces photos. Elle est restée dans ma tête.
l'empereur aurait également convoqué l'architecte perse le plus célèbre de Lahore; il fit assasiner sa femme afin qu'il ressente la meme douleur que lui et qu'il la projette dans la construction de l'édifice car selon lui plus grande serait sa peine , sublime serait le chef d'oeuvre !!
RépondreSupprimerwow! c'est passionant cette histoire...cz donne vraiment envie d'y aller.
RépondreSupprimeril est formidable ton blog! bisous ma puce
Qu'y avait-il donc dans le ciel au moment des photos ? Un OVNI ? Une alouette ? Une vache sacrée qui volait ? Toutes les spéculations sont permises =)
RépondreSupprimertrès bien écrit poulette, je vais mettre un lien dans mon blog vers le tien poiur l histoire intégrale du Taj ;)
RépondreSupprimerbisosu et profite de GOA!